You can’t stay up on the roof forever

« Considérant You can’t stay up on the roof forever(2016) du duo fleuryfontaine, il s’agit d’une animation procédurale qui, par conséquent, s’exécute en toute autonomie. Les artistes, à la manière d’urbanistes, ayant établi des règles ou algorithmes qui permettent à leur cité virtuelle de se développer à l’infini. Ce qui est saisissant, au premier regard, c’est son extrême perfection. Les pavillons se répétant à perte de vue sont si parfaits qu’il nous apparaît que les artistes ont omis toutes ouvertures, portes ou fenêtres. Comme si les habitants de cette cité idéale s’étaient emmurés dans leurs certitudes. On pense alors inévitablement aux utopies urbaines contemporaines que sont les gated communities permettant aux plus riches d’entre nous d’extraire leurs maisons, jardins et piscines du reste du monde. Ce qui nous renvoie à l’idée même d’utopie que le chanoine Thomas More développa en son temps dans un récit de 1518 intitulé Utopia. Où l’île d’Utopie, par son inaccessibilité, protège ses habitants des possibles influences ou cultures du monde extérieur. Cette idée que des séparations, quelles qu’elles soient, protègent celles et ceux qui les érigent est tout à fait d’actualité. »

Dominique Moulon, In the Digital Age, 2018

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